LE JOUR DE LA BÊTE, portrait de groupe, est un projet qui naît au départ de l’observation que j’ai éprouvée au fil des années de la pratique des castells (tours humaines) une manifestation culturelle qui a lieu dans plusieurs villes en Méditerranée.

Ces tours humaines sont des architectures et constructions à plusieurs étages créés par une multitude des gens. Cette fête et pratique spectaculaire est la représentation d’un monument vivant qui pourrait répondre à la question de l’autoreprésentation et de l’autocélébration des communautés. En partant de ces questionnements, j’ai voulu à travers cette pièce pour 5 danseurs, explorer l’idée de rituel de fête comme lieu d’un organisme vivant, et puiser une matière chorégraphique autour des différents rituels que les communautés inventent pour se rassembler, se célébrer.Quels gestes, énergies physiques et actes collectifs créons-nous pour trouver des espaces communs ? pour inventer des rituels de célébration ?

Configurations spatiales et mouvements inspirés de fêtes populaires comme certaines fêtes méditerranéennes, mais aussi des carnavals et d’autres manifestations collectives contemporaines, le rythme et le souffle sont les moteurs de cette communauté éphémères qui se construit autour de différentes polyphonies et polyrythmies portées par la voix et le corps.

LE JOUR DE LA BÊTE met en scène l’élaboration organique « à vue » d’un groupe, son émergence et son avènement, et interroge la notion de rituel de fête, comme lieu de rassemblement, de partage d’énergie, d’empathie mais aussi comme espace de purgation.